Cambriolage et planification

La préparation d'un casse ressemble vachement à une partie de JdR, vue sous cet angle, non ?

Il y a peu, mes joueurs ont décidé de faire un casse, à la vraie. A Star Wars.
Alors, aller cambrioler la cabine d’un amiral impérial pour lui tirer des œuvres d’art illégitimement acquises est un passe-temps tout à fait honorable pour un groupe de rebelles, mais moi je me suis retrouvé devant la question de comment j’allais structurer la chose.

Les PJs faisaient appel à un professionnel galactique de la cambriole, rencontré dans des scénarios précédents, pour les aider à s’organiser. Ca allait être un boulot de pro. L’occasion, en somme, de proposer un peu de Ocean’s 11 à mes joueurs.

Sauf que pour de vrai planifier un casse, en utilisant les plans les plus détaillés possibles d’un destroyer stellaire (en soit, disponibles), pendant des heures, et ensuite le mettre à exécution et à l’épreuve capricieuse des dés, ça collait pas avec ce que je voulais faire.
Alors oui, s’assoir autour de la table de jeu et monter un vrai plan, puis vraiment en jouer de déroulement, au risque de voir les dés saborder des heures de préparation RP, c’est tout à fait valable comme façon de jouer. Mais juste pas ma tasse de thé.


C'est pour ces moments-là qu'on regarde
ce genre de films
Alors je leur ai proposé la mécanique suivante. On définit les grandes lignes du plan (« On s’infiltre en tant qu’officiers dans le destroyer/On fait le point sur la sécurité de la cabine de l’amiral/On provoque des pannes qui permettent nous permettent d’approcher la zone en tant que techniciens/etc… »), puis on commence à en jouer l’exécution, et chaque joueur a droit à un certain nombre de jets de FLASHBACKS qui lui permettent de dire en temps réel que la difficulté à laquelle il est confrontée, ben elle était prévue, et que la solution, il l’a déjà. (« Pour ce check point justement, on avait préparé des faux papiers/Oui, je connais un raccourci par les couloirs de maintenance qui me permet d’éviter la sécurité/J’ai sur moi les micro-charges qui vont me permettre de saboter cette conduite énergétique/etc… »).

Le jet, c’était 1d6, sur un 1, une complication vient gêner la bonne marche du plan, sur un 5-6, c’est millimétré à la perfection. Le nombre de jet de flashbacks disponibles dépendant du temps et de la qualité de la préparation du plan hors champ (là, ils partaient avec un des meilleurs de la galaxie, et du temps devant eux, donc ils en avaient un bon paquet).

Le résultat a été à la hauteur de ce qu’on voulait à la table, je pense (mes joueurs me contrediront si besoin), il n’y a même pas eu trop de flashbacks utilisés, et le casse a été un exploit digne des légendes, puisqu’ils ont carrément démonté et emmené la cabine entière avec des vaisseaux de réparation avant que les impériaux ne se rendent compte de quelque chose. Très Mission Impossible au final, ce qui était le but.

Alors cette mécanique, je l’ai pas inventée, de tête je connais au moins Leverage et Wilderness of Mirrors qui utilisent la même ou quelque chose d’approchant, et elle m’est très certainement venue de ce côté-là.
Un jeu tout entier dédié à la mise en place et l'éxecution
de plans millimétrés et d'impro impeccable. Sérieusement,
ce jeu est sous-estimé.
Mais j’étais content d’avoir une alternative ludique pour se substituer aux heures de préparation et/ou à une exécution parfaitement linéaire scriptée en amont. Parce que finalement, ce casse, on a pu le boucler en quelques heures de jeu.


Voilà.

Commentaires

  1. Excellente idée le coup du flashback ! Et merci pour tes articles, te lire est toujours un sacré bonheur, ça décoince un tas de problématiques à mes tablées.

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  2. J'ai trouvé que ça marchait vraiment bien. Et puis ça permet d'avoir des moments de pure classe.

    Par exemple quand le personnage solder se retrouve face à des officiers techniques et n'a pas les codes voulus, on a pu jouer mon perso Tech qui faisait un bout de briefing sur comment contourner le problème. Et bien c'est la grande classe :)

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  3. Ca a carrément trop bien marché. De la bombe. Enfin, du sabotage, si on est du côté impérial.

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